Santé Mentale et/ou Psychiatrie
Le concept de « santé »
Le concept de santé a été défini par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en 1947 comme "un état de complet bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité".
- C’est un état physiologique normal de l’organisme d’un être vivant,
- en particulier d’un être humain
- qui fonctionne harmonieusement, régulièrement,
- dont aucune fonction vitale n’est atteinte
- indépendamment d’anomalies ou d’infirmités dont le sujet peut être affecté
La santé, c'est aussi :
- la promotion du bien-être,
- la prévention des troubles physiques et mentaux,
- le traitement (pharmacologie, psychothérapies) et la réadaptation (réadaptation psycho-sociale) des personnes atteintes de ces troubles et maladies
- les sentiments de bonheur, de bien-être,
- les ressources de la personnalité, la résilience face aux difficultés grâce à la mise en place des mécanismes d’adaptation.
On considère 2 types de santé
-
Santé physique : état de quelqu’un dont l’organisme fonctionne bien.
-
Santé mentale : aptitude parfaite à nouer des relations harmonieuses avec ses semblables, c'est à dire les capacités affectives,émotionnelles et relationnelles.
Il existe 2 modèles définissant la maladie :
Le modèle biomédical (modèle linéaire) qui se définit ainsi :
-
La maladie est la conséquence
-
d’agents pathogènes externes (virus..) ou internes (déséquilibre biochimique)
-
d’un dysfonctionnement des organes : altération organique ou fonctionnelle
-
Biologie, biochimie : équilibre/déséquilibre biochimiques, neurophysiologique…
-
-
On dit "avoir une maladie" ou "pathologie d'organe"
-
Dans ce modèle, la maladie est une entité pathologique autonome : on parle de médecine d’organe, médecine dite scientifique
Le modèle psycho-social (modèle interactif) :
La maladie est la conséquence d'un dysfonctionnement de "l’âme", de l'esprit.
- C’est un modèle interactif: stress et ses effets sur l’organisme, par le biais des hormones.
- On parle, en disant « On est malade » ou « on est un malade » ; quand on la traite , on parle de médecine de sujet, médecine de l’humain…
L’équilibre santé/maladie est dû à 2 types de facteurs :
-
Les facteurs externes ont un rôle protecteur ou pathogène selon les situations : comme les évènements de vie stressants, le lien social et ses aléas.
-
Les caractéristiques de la personnalité ont également une influence sur la santé et l’apparition des maladies (personnalité à risque cardio vasculaire type A, personnalité à risque de cancer type C…)
Dans ce modèle, la santé est un état global d’équilibre physique et psychique d’une personne dont la génétique, le fonctionnement biologique, ainsi que la vie mentale et la vie sociale constituent un Tout et sont interdépendants, dans les effets de bien être ou de maladies, qu’ils provoquent.
Dans cette perspective, SANTÉ MENTALE et SANTÉ PHYSIQUE sont interdépendantes et interactives.
La santé mentale de l’enfant et de l’adolescent raisonne selon le modèle bio-psycho-social
Elle se définit brièvement,
- comme l’état d’équilibre mentale d’une personne,
- à un moment donné,
Elle s’apprécie, entre autres, à l’aide des éléments suivants :
- le niveau d'équilibre physiologique
- le niveau de « bien-être subjectif », et l’exercice des capacités mentales
- la qualité des relations avec le milieu.
Elle résulte d’interactions entre les facteurs de trois ordres :
-
des acteurs biologiques (fonctionnement du cerveau : les neurosciences, la pharmacologie), relatifs aux caractéristiques génétiques et physiologiques de la personne,
-
des facteurs psychologiques, liés aux aspects cognitifs, affectifs et relationnels,
-
des facteurs sociaux, contextuels, qui ont trait aux relations entre la personne et son environnement.
De la Souffrance mentale aux pathologies mentales avérées
Les troubles de santé se sont accrus et,spécialement ces dernières années, dans le domaine de la santé mentale pour les enfants et les adolescents de notre pays.
Nos missions concernent :
- les situations à haut facteurs de risque dans un cadre de prévention active (psychiatrie périnatale),
- les troubles de santé mentale léger à moyen (suivi en CMP/CATTP)
- les troubles graves du développement (avec hospitalisation)
On prévoit qu’ils augmenteront de 50 % d’ici 2020.
- 20% des enfants et des adolescents souffrent de troubles du développement, de troubles affectifs ou de troubles du comportement.
- 1 enfant sur 10 a des troubles de comportement type oppositionnel/agressif.
- Le suicide est la deuxième cause de décès en importance chez les jeunes, après les accidents de voiture.
Ils sont d’importants précurseurs des troubles de santé mentale comme physique à l'âge adulte : le tiers des adultes qui sont cliniquement dépressifs, par exemple, ont vécu leur premier épisode de dépression avant l’âge de 21 ans.
Les troubles de santé mentale, c'est-à-dire la souffrance psychique imposent un énorme fardeau social et économique à la société.
Ils privent les individus adultes de qualité de vie et de bonheur : possibilités personnelles, de formation et d’emploi ratées, relations brisées, stigmatisation et discrimination.
Les services de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent ont pour mission, sur notre territoire national :
- de promouvoir l'importance de la santé mentale
- de contribuer à prévenir les troubles de santé mentale,
- de les traiter.
Périnatalité, Bébé, Enfant, Adolescent : la Santé Mentale et Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent présentent certaines spécificités
- Les bébés, enfants et même les adolescents demandent rarement la consultation seuls.
Le plus souvent, ils sont conduits en consultation par des parents, ou un autre adulte, qui pense que l'aspect de leur comportement ou développement est « anormal » et témoigne ainsi d’une souffrance psychique, d'un trouble de l'attachement, d’un mal être, c'est à dire d’un trouble en santé mentale.
- Les enfants expriment moins facilement en mots, leurs émotions et ressentis divers c'est-à-dire, leur affectivité et leurs souffrances.
- Le médicament est moins employé dans le traitement des souffrances mentales des enfants que dans le traitement des souffrances mentales des adultes. En conséquence, le traitement est habituellement fourni par une équipe pluridisciplinaire.
- Chaque âge a ses symptômes de souffrance mentale. L'étape du développement de l'enfant doit être prise en considération pour décider de ce qui est signe de souffrance. Quelques comportements sont intégrés au développement commun à un âge jeune mais témoignent d’une difficulté de développement à un âge suivant.
La Périnatalité
La Psychiatrie périnatale est une discipline jeune.
Elle recouvre la période qui va approximativement, de la conception jusqu'au 12ème ou 18ème mois de la vie d'un enfant.
Cette spécialité s'impose comme un lieu privilégié pour accueillir la diversité des signes de souffrance du "devenir parent" et du "naître humain".
Cette spécialisation s'est essentiellement penchée sur la question la prévention d'un trouble du développement du bébé,des dysfonctionnements des interactions père-mère-bébé, sur la partie post natale de cette problématique, comme de l'accession à la fonction parentale pour les adultes.
Nous nous intéressons à l'accueil de la grossesse et ces vicissitudes (le déni de grossesse, grossesse avec PMA- Procréations Médicalement Assistées, addictions, précarité), les grossesses en souffrance (psychiatrie foetale)
Quelle thérapie choisir ?
Observation d'Esther Bick, consultation thérapeutique périnatale,Staff Médico-psycho-social
Le bébé
Les symptômes
Les nourrissons, qui ne maîtrisent pas encore le langage, expriment leur angoisse psychique par des désordres physiques ou moteurs:
- Troubles du sommeil : bébé dort mal, tout le temps ou pas assez.
- Troubles de l’alimentation : bébé tète mal, mange trop ou pas du tout.
- Troubles de la vigilance : bébé crie, pleure, est stressé, sous tension ou amorphe.
- Maladies pulmonaires : bébé respire mal, souffre d’asthme, d’infections ORL à répétition.
- Désordres digestifs : bébé a un mauvais transit, régurgite, souffre de diarrhées ou de constipation, reflux gastro - oesophagien.
- Troubles cutanés comme l’eczéma.
Quelle thérapie choisir ?
Depuis Françoise Dolto, les thérapies mère-enfant et la psychanalyse du nourrisson se sont beaucoup développées.
Chez les bébés, les mécanismes inconscients sont comme « à ciel ouvert ». Ils portent en eux ce qui se transmet de génération en génération dans les familles de leurs parents. Grâce au discours de la mère et du père, l’analyste rend à l’enfant sa place dans la lignée familiale. Aussi étonnant que cela puisse paraître et sans que l’on puisse l’expliquer, le nourrisson à qui on parle vrai, la plupart du temps s’apaise et reprend goût à la vie.
L’enfance
Les symptômes
Les premiers problèmes rencontrés touchent l’acquisition de la propreté et du langage. Puis viennent les difficultés de séparation, les troubles du caractère et du comportement, l’agressivité, les difficultés à s’intégrer dans un groupe, l’hyperactivité et les troubles du sommeil.
Vers 5-6 ans, les phobies, les peurs et les cauchemars sont fréquents. A partir du CP, 65 % des consultations en psychiatrie de l’enfant sont motivées par des troubles des apprentissages scolaires.
La violence intrafamiliale est un motif très fréquent de consultation
Quelle thérapie choisir ?
Pour soigner les difficultés relationnelles et les phobies, diverses thérapies sont intéressantes. Grâce à des dessins, des jeux, des entretiens, le thérapeute interprète les peurs de l’enfant, analyse ses relations avec ses parents, ses frères et sœurs. Au moment de l’école primaire, la relaxation est une bonne aide pour traiter l’anxiété. Les thérapies familiales systémiques sont efficaces en cas de divorces difficiles et conflictuels, de difficultés relationnelles et communicationnelles dans la famille, y compris sur plusieurs générations.
L’adolescence
Les symptômes
A partir de la puberté, nombreux sont les troubles psychologiques qui passent inaperçus.
Ils se cachent derrière trois types de signes d’appel indirects :
- les plaintes corporelles : maux de tête, douleurs abdominales, insomnies, inappétence, prise de poids…
- les problèmes de comportement : nervosité, agitation ou, au contraire, apathie, repli sur soi, isolement, transgressions, provocations…
- les problèmes scolaires : baisse des résultats, absentéisme, indiscipline
- difficultés relationnelles et conflits de l’adolescent avec sa famille ;
- dépression et tentatives de suicide
- troubles du comportement alimentaires : anorexie, boulimie, obésité..
- violences intrafamiliales et abus sexuels
Une approche plurielle des parents, du médecin de famille, des infirmières scolaires, des professeurs, du conseiller principal d’orientation et de l’assistante sociale permet de croiser les regards et de dépister d’éventuelles difficultés.
Quelle thérapie choisir ?
La thérapie familiale est indiquée en cas de toxicomanie, anorexie et boulimie.
Le psychodrame et l’art-thérapie traitent les angoisses et les dépressions. Si les problèmes sont relationnels, le soutien d’un psychiatre, psychanalyste ou psychologue clinicien donne de bons résultats.
Contrairement aux idées reçues, une fois la relation de confiance installée, les adolescents apprécient les entretiens en face à face. A l’adolescence, les thérapies corporelles sont à manier avec précaution, car le corps est très sexualisé.
Service et secteur
Le Service de Santé Mentale et Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent au CH de Verdun est également reconnu comme chargé de la santé mentale des mineurs duIIème secteur de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de la Meuse : Nord Meusien, pays de Verdun
Le service de Santé Mentale et Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent est composé d’une équipe médicale du Service Public.
- Ces missions s’exercent, aussi, sur une zone géographique déterminée, appelée Secteur ; notre secteur correspond au nord du département de la Meuse et au pays de Verdun.
- Sa population est d’à peu près 100 000 habitants dont plus de 20 % est âgée de moins de 20 ans (au dessus de la moyenne régionale et nationale en 2008)
Le travail de secteur rend nécessaire et permet l’articulation avec les acteurs sociaux, éducatifs et médico-sociaux.
Textes de référence
- Loi de Protection de l’enfance : du 7 mars 2007
Circulaire interministérielle DGAS/DGS/SD3C/SD6C no 2007-194 du 14 mai 2007 relative aux instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques et à la prise en charges des enfants accueillis
- POLITIQUE DE PRISE EN CHARGE DES PERSONNES ATTEINTES D’AUTISME ET DE TROUBLES ENVAHISSANTS DU DÉVELOPPEMENT (TED)
Circulaire interministérielle n° 2005-124 du 8-3-2005
- Circulaire DHOS/O1/DGS/DGAS/2004/21 du 28 octobre 2004
relative à l'élaboration des SROS de l'enfant et de l'adolescent (BO 2004/52).
- Circulaire DGS/DGAS/DHOS/DPJJ n° 2002-282 du 3 mai 2002
relative à la prise en charge concertée des troubles psychiatriques des enfants et des adolescents en grande difficulté.
- Circulaire interministérielle DGS/SD 6 D/MEN n° 2002-68 du 04 février 2002
relative à la mise en œuvre d'un plan d'action pour les enfants atteints d'un trouble spécifique du langage écrit ou oral.
- Circulaire n° 70 du 11 Décembre 1992
relative aux orientations de la politique de santé mentale en faveur des enfants et des adolescents.