La périnéologie : qu’est ce que c’est ?
C’est une nouvelle spécialité qui a vu le jour à l’aube du 3ème millénaire.
Elle comprendre toute la pathologie du périnée notamment les prolapsus urogénitaux (descente de la vessie, descente de l’utérus), les rectocèles (descente du rectum), les incontinences urinaires (fuites d’urine), les vessies hyperactives et leurs conséquences, algies pelviennes, pollakiurie, impériosité urinaire, etc…
On considère que le périnée est une entité globale, ce qui suppose une prise en charge globale des anomalies anatomiques et fonctionnelles.
Nous avons organisé dans notre unité de chirurgie gynécologique du pôle mère et enfant une unité de prise en charge des déficits du périnée.
Ainsi, une équipe motivée assure les bilans urodynamiques (moyens diagnostics) ainsi que les les séances de rééducation périnéale. Nous avons également adopté la pratique de nouvelles techniques chirurgicales par voie naturelle qui permettent de corriger à la fois les anomalies anatomiques et d’améliorer la situation fonctionnelle.
Afin de prévenir au mieux les prolapsus et les incontinences urinaires d’effort, l’équipe de sages-femmes et de médecins accoucheurs pratiquent les accouchements dans le respect maximal du périnée afin d’éviter les lésions obstétricales du périnée qui sont responsables en grande partie des dégâts sur le périnée à plus ou moins long terme. Pour ce faire, les sages-femmes proposent aux femmes d’accoucher dans des positions sollicitant moins le périnée (position sur le côté, position que la patiente souhaite : debout, accroupie, en arrière…)
Le bilan urodynamique : qu’est-ce que c’est ?
Ses indications sont : fuites urinaires liées à une instabilité vésicale (vessie) ou à une incontinence urinaire d’effort.
C’est une étude de la dynamique de la vessie. Cet examen est réalisé au cours d’une consultation spécialisée. Il permet de mieux adapter le traitement à chaque situation clinique.
En pratique, l’examen est effectué par un médecin gynécologue ou un urologue au sein du pôle mère enfant. Des plages de consultation sont prévues à cet effet. Sa durée est de 45 minutes. Il est précédé d’un interrogatoire minutieux qui permet de préciser la cause des fuites urinaires et si il existe des symptômes associés. Cet examen est inconfortable mais n’est pas douloureux. Il consiste à introduire une sonde urinaire, à remplir la vessie grâce à une perfusion et à mesurer dans un second temps le débit de la miction grâce à un appareil de mesure sur des toilettes adaptées.
Le prolapsus urogénital
C’est la descente d’un ou plusieurs organes du petit bassin (vagin, rectum, utérus et vessie).
de façon plus ou moins importante. Le médecin évalue la sévérité de la descente d’organes.
On retrouve plusieurs causes au prolapsus. Elles peuvent être congénitales liées à des facteurs tissulaires ou acquises, liées à un accouchement, à une intervention chirurgicale, au vieillissement. Le prolapsus est parfois associé à des fuites urinaires
Le traitement est posé en fonction de la sévérité du prolapsus, de l’âge de la patiente, le désir d’enfant, le désir de conserver l’utérus, l’opérabilité de la patiente.
Selon la situation clinique, votre médecin vous proposera la pose d’un pessaire (anneau en caoutchouc positionné dans le fond du vagin qui maintient l’utérus) un traitement médicamenteux, un traitement chirurgical ou un traitement par la rééducation du périnée. Ces traitements peuvent être associés.
L’intervention chirurgicale de la cure de prolapsus
- L’intervention se déroule par les voies naturelles et ne comporte pas d’incision abdominale : le chirurgien utilise alors des bandelettes spéciales ou prothèses pour soutenir les organes. Dans le service de gynécologie de Verdun, ce procédé est largement utilisé. Il peut aussi utiliser en fonction de la situation le ligaments et muscles naturellement présents. Parfois, si l’intervention est difficile, il peut avoir recours à la laparotomie(incision abdominale).
- L’intervention est réalisée par laparotomie. Des bandelettes ou prothèses sont posées pour maintenir les organes.
- L’intervention peut se faire par cœlioscopie : on réalise alors de petites incisions sur l’ombilic et l’abdomen. Un optique et des trocarts sont utilisés pour visualiser et poser les bandelettes.
L’incontinence urinaire
Elle est liée soit à une incontinence urinaire d’effort, soit à une instabilité vésicale (instabilité de la vessie).
L’instabilité vésicale est liée à une excitation de la vessie. La cause la plus fréquente est le manque d’hormones lié à la ménopause. Le traitement est médicamenteux et/ou nécessite de la rééducation du périnée.
L’incontinence urinaire d’effort est liée à la grossesse, un accouchement ou à des facteurs personnels. Son traitement est chirurgical et/ou nécessite de la rééducation du périnée.
Le traitement chirurgical consiste en la pose de bandelettes spéciales par les voies naturelles. Ces bandelettes soutiennent l’urètre (conduit qui va de la vessie vers l’extérieur).
La rééducation du périnée
Définition
C’est une technique qui permet de remuscler, tonifier le périnée.
Les indications des séances
Au nombre de 10, elles sont indiquées après chaque accouchement dans le post partum.
Elles sont également prescrites dans les incontinences urinaires ou avant une intervention chirurgicale.
La rééducation du périnée est réalisée par deux sages-femmes dans le service : le lundi et le jeudi. Ces séances durent 45 minutes. Les sages-femmes utilisent une technique digitale (au doigt). L’électrostimulation n’est utilisée que dans des situations exceptionnelles.